Piscines hybrides, une question de niveau

S’arrêter, c’est régresser, et cela vaut également pour le secteur des piscines et étangs de natation. Depuis quelques années, Maître d’eau fait figure d’acteur novateur sur ce marché. Outre des étangs de natation chauffés et propres, avec volet et sans film noir, et des piscines avec filtration au peroxyde d’hydrogène, l’entreprise propose des piscines hybrides.

« Pour comprendre ce qu'est une piscine hybride, il faut d'abord définir ce qu'on entend précisément par étang de natation et par piscine naturelle », explique Bart Lauwers de Maître d’eau. Un étang de natation exploite l'action de la nature, avec ou sans filtration mécanique conventionnelle à l'aide d'un filtre à sable, par exemple. Ce sont des plantes, comme l'iris des marais qu'on rencontre souvent, rassemblées dans une « zone de marais » qui assurent la propreté de l'eau. Cette zone de filtrage peut être contiguë au bassin ou séparée de celui-ci. Comme les algues se développent sur les parois et le fond d'un étang de natation, un système d'aspiration constitue une option complémentaire qui est presque indispensable. « Un volet permet également de limiter la croissance des algues, mais cela prive de la vue qu'offre un étang de natation. C'est pourquoi j'utilise parfois un acide totalement biologique qui élimine le tartre et réduit drastiquement le développement des algues. En effet, celles-ci prolifèrent aux endroits où le calcaire s'accumule. »

H2O2 
En résumé, une piscine naturelle est exempte de chlore. « C’est la principale caractéristique de ce type de piscine », dit Lauwers. « Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de nettoyage chimique au sens propre du terme. Tout est affaire de chimie. Mais on n’utilise aucune substance susceptible de polluer la nature : ni métaux lourds, ni ozone, ni cuivre, ni argent, etc. » Outre une filtration habituelle, Maître d’eau utilise du peroxyde d’hydrogène pour les piscines naturelles. En raison de l’importante masse d’eau, il est toujours fortement dilué. En chimie, on représente ce désinfectant naturel par la formule H2O2. On remarque immédiatement qu’il contient deux atomes d’oxygène, contrairement à l’eau (H2O). Ce deuxième atome se lie avec toutes sortes de saletés présentes dans l’eau (huile solaire, bactéries, calcaire, etc.) et les brûle. C’est également pour cette raison que l’eau de ces piscines reste très douce, puisque le calcaire est brûlé. Le résidu du peroxyde d’hydrogène se compose... d’eau. « On peut parfaitement utiliser du peroxyde d’hydrogène dans un environnement où poussent des plantes ou de l’herbe », assure Lauwers. « Les éclaboussures des nageurs ne présentent donc aucun risque pour les végétaux. Il n’y a pas de méthode plus propre. »

Appuyer sur le bouton 
Avec une piscine hybride, il faut littéralement appuyer sur le bouton pour passer du mode étang de natation au mode piscine naturelle. On pourrait donc la comparer à une voiture qui peut rouler à l'électricité ou à l'essence. Ici, il s'agit de choisir entre plantes et absence de chlore. En d'autres termes, on peut convertir facilement un étang de natation en piscine. « On peut donc neutraliser les plantes en mode piscine ? Parfaitement, grâce à deux circuits de filtration distincts. La surface occupée par les plantes devient alors un étang autonome. À cette fin, on peut modifier le niveau de l'eau. Si on le fait monter, par exemple à l'aide d'une latte amovible ou en ajoutant de l'eau d'un bac tampon, la zone de marais est inondée et c'est à la nature d'agir. Si on baisse le niveau, par exemple avec un lavage à contrecourant automatique, le bassin devient une piscine dont la propreté est assurée par une installation de filtration et du peroxyde d'hydrogène. Il ne faut pas imaginer de grand système d'écluse, une différence de niveau d'un centimètre suffit amplement. »

Esthétique hivernale 
Beaucoup se contenteraient d'un étang de natation ou d'une piscine (naturelle). Dans certains cas, une piscine hybride peut néanmoins s'avérer très avantageuse en termes de facilité d'entretien et d'utilisation pendant l'hiver. Quand on part en vacances ou en voyage d'affaires pendant un ou plusieurs mois sans faire entretenir son étang de natation, le nettoyage du bassin et de l'eau représente un travail considérable quand au retour. Dans ces cas-là, on peut convertir l'étang en piscine sans chlore. La filtration naturelle est alors remplacée par une filtration chimique, mais toujours écologique. « Une piscine ordinaire ne vit pas l'hiver : l'eau est sous les 'skimmers' et on déroule le volet. Une piscine hybride est beaucoup moins artificielle », estime Lauwers. « Pendant les six mois froids de l'année, il suffit de baisser un peu le niveau de l'eau pour avoir une piscine naturelle avec une circulation minimale de l'eau. On garde alors une belle pièce d'eau qui ne requiert pratiquement aucun entretien. L'eau reste propre grâce au peroxyde d'hydrogène. Si on ajoute un bel éclairage du bassin, on obtient un magnifique paysage hivernal. Si on veut nager pendant la saison froide, on peut chauffer l'eau à une température agréable, sans risque que les plantes de la zone de filtrage ne gèlent. En fait, cela constitue un étang de natation chaud l'hiver. En bref : on profite toute l'année d'une piscine hybride. »